VIème République, transition énergétique, évolution du travail : voilà quelques uns des axes qui motivent mon vote pour Benoît Hamon. Par ALICE RENAULT
Adhérente et militante du Parti socialiste, mon choix des primaires s’était porté sur Arnaud Montebourg pour lequel j’avais fait campagne de manière active. Au lendemain du résultat du premier tour de la primaire, même si des divergences existaient entre leur programme, je savais que je voterais pour Benoît Hamon au deuxième tour des primaires.
Il défendait une VIème République pour remettre les citoyen·ne·s au cœur de notre système démocratique, il portait la volonté de faire de la transition énergétique un des piliers de son programme, de réfléchir à l’évolution du travail, de réorienter l’Union Européenne, de défendre le service public et de lutter contre les discriminations. Voilà quelques uns des axes qui ont motivé mon choix.
Quand on voit l’abstention record lors des dernières élections et la fracture de plus en plus grande entre les français·es et leur élu·e·s, la création d’une VIème République est primordiale pour redonner confiance en la République. La mise en place du 49-3 citoyen, la reconnaissance du vote blanc et aussi l’ouverture du droit de vote aux étranger·e·s au élections locales, l’instauration d’un septennat présidentiel non renouvelable, permettront de redynamiser notre démocratie.
Pour une transition énergétique
Benoît Hamon porte un vrai programme écologique avec une sortie progressive d’ici 25 ans du nucléaire dans la production d’électricité, qui s’accompagne d’une montée en puissance des énergies renouvelables. Cela n’est pas un doux rêve d’utopiste comme certain·e·s s’amusent à le caricaturer. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), ainsi que l’association NégaWatt, ont fait des publications dans ce sens. Une sortie progressive du nucléaire, ce n’est pas abandonner les salarié·e·s de ce secteur car une centrale nucléaire ne se ferme pas du jour au lendemain. Le démantèlement est un processus long, qui demande du monde. Et l’augmentation de la part du renouvelable est un vivier d’emploi qui sont pour la plupart non délocalisables.
Entamer la transition énergétique, c’est aussi faire en sorte que chacun·e puisse avoir accès à une nourriture de qualité quels que soient ses revenus. Porter à 50 % de repas « bio » ou issus des circuits courts dans la restauration collective, c’est permettre à tous les enfants de la République d’avoir à l’école une nourriture de qualité et respectueuse de l’environnement. C’est aussi un moyen d’aider les agriculteur·trice·s bio et locales à avoir des commandes, ce qui leur permet de se développer. Cela entraîne un cercle vertueux qui redynamise l’économie locale.
La promotion de la transition énergétique et d’un modèle de développement plus respectueux de l’environnement, c’est aussi la lutte contre les perturbateurs endocriniens et les pesticides. La plupart des citoyen·ne·s ne les connaissaient pas ou trop peu il y a un an. Et pourtant ces perturbateurs endocriniens sont présents dans notre vie de tous les jours, que ce soit dans les produits que nous utilisons, les cosmétiques ou l’alimentation. Le scandale du Bisphénol A nous a rappelé que nous y étions pour la plupart tous exposés. Il est urgent de légiférer sur le sujet en interdisant les perturbateurs endocriniens dont le danger est avéré.
Pour une nouvelle relation au travail
Face à un monde du travail en pleine mutation avec des contrats des plus en plus précaires notamment pour les jeunes, Benoît Hamon propose la création d’un revenu universel d’existence. Pour un grand nombre de personnes, ce sera une hausse significative du pouvoir d’achat. Pour une grande majorité des étudiant·e·s, ce revenu leur permettra de ne plus être obligé de travailler à côté pendant leurs études. Pour la jeunesse, c’est une vraie source d’amélioration des leur conditions de vie.
Les personnes qui auront accès au revenu universel d’existence ne vont pas s’arrêter de travailler comme on peut trop souvent l’entendre. Le travail est un lieu de sociabilisation. Mais elles ou ils pourront faire des choix qu’elles ou ils n’auraient pas pu faire avant. Un changement de carrière ou un engagement associatif plus important seront autant de décisions qui pouvaient sembler risquées avant et qui pourront être prises plus sereinement avec le revenu universel d’existence.
Pour une nouvelle Europe
La transition énergétique ne se fera pas en France sans l’Europe. Nous avons réussi, par la mise en commun de nos savoir-faire, technologie et savoir à faire des grands projets scientifiques et industriels comme Ariane Espace ou Airbus. Avec la proposition d’investir 1 000 milliards d’euros au niveau européen pour un grand programme pour la transition énergétique, il rappelle que l’Europe de l’énergie peut devenir une réalité.
L’Union européenne actuelle a montré ses limites face à l’austérité généralisée qui s’est abattu dans de nombreux États-membres. Mais face aux défis que nous traversons, l’Union européenne nous permet, par la mutualisation de nos capacité d’affronter, de traverser ces défis. Nous ne pouvons pas rester dans la situation actuelle. Il faut une réorientation de l’Union européenne pour qu’elle soit plus transparente et protectrice.
C’est la volonté que porte Benoît Hamon avec un traité de démocratisation de la gouvernance de la zone euro, la mise en place d’une taxe sur les multinationales pour lutter contre l’optimisation fiscale ou encore la révision de la directive des travailleurs détachés pour lutter contre la concurrence entre les peuples.
Dans la mondialisation actuelle, il nous faut une Union européenne puissante et protectrice qui ne laisse pas les inégalités se développer entre les États comme c’est le cas aujourd’hui.
Pour une défense du service public
Alors que la primaire de la droite avait vu une escalade dans les attaques contre la fonction publique et les fonctionnaires qui semblaient être accusé·e·s d’être la source d’une grande partie des maux de la France, il a rappelé que leur travail était nécessaire au bon fonctionnement du pays.
Que deviendrait la France sans nos professeur·e·s, sans nos personnels hospitaliers, sans nos policier·e·s, sans inspecteur·trice·s du travail et tous ces autres métiers parfois méconnus de la Fonction publique ? Les fonctionnaires ne sont pas une variable d’ajustement qu’on peut supprimer sans conséquences. Ce sont des femmes et des hommes qui travaillent pour l’intérêt général.
Pour un renforcement de la lutte contre les discriminations
Il a rappelé que la lutte contre les discriminations que trop de citoyen·ne·s subissent était primordiale pour que plus personnes ne doivent baisser la tête dans notre pays. Le plafond de verre qui empêche trop de femmes de pouvoir avoir une carrière professionnelle à la hauteur de leur compétence, fait partie des inégalités femmes-hommes qu’il veut combattre.
L’autorisation de la PMA pour toutes les femmes permettra de sortir de l’hypocrisie actuelle qui fait que trop de couples lesbiens sont obligés d’aller à l’étranger pour pouvoir fonder une famille.
Benoît Hamon a su mettre la VIème République, la transition énergétique, une réflexion sur le travail , une nouvelle Europe, le service public et la lutte contre les discriminations au cœur de son programme. En incluant au sein de son équipe de campagne une gouvernance citoyenne avec notamment Julia Cagé, Dominique Méda, Jean Jouzel, Thomas Pikkety ou encore Elisa Lewis ainsi conseil citoyen, il a rappelé que le rôle important des intellectuel·le·s, des chercheurs et chercheuses ainsi que des citoyen·ne·s dans la construction d’un programme. Il a remis l’intelligence collective au cœur de son programme, ce qui a trop manqué pendant cette campagne. Il propose une société apaisée, bienveillante, qui croit en l’avenir et en l’action collective des citoyen·ne·s maîtres et maîtresses de leur destin.
Voilà pourquoi dimanche je glisserai un bulletin Benoît Hamon dans l’urne.
Alice Renault
Militante du Parti socialiste